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La Safety Car en F1 : Mayländer ou le pilote qui n’a ‘pas le droit d’aller vite’

La Safety Car en F1 : Mayländer ou (…)

Sur chaque Grand Prix, la FIA dispose de deux modèles de voitures de sécurité comme de voitures médicales (un véhicule de secours étant donc prévu).

Lorsqu’Aston prend la relève de Mercedes, un week-end sur deux en moyenne, les voitures de tourisme ainsi mobilisées sont deux Aston Vantage et deux DBX pour la voiture médicale.

La voiture de sécurité est bien sûr le véhicule le plus connu des fans de F1. En 2024, Bernd Mayländer, le pilote de la « SC » depuis un quart de siècle, a un véritable bolide entre les mains : avec ses 665 chevaux et un couple de 800 Nm, l’Aston peut accélérer de 0 à 100 km/h en seulement 3,4 secondes.

Des chiffres certes bien en deçà des F1… mais essentiels en matière de sécurité, où chaque seconde peut compter.

« C’est fantastique – c’est un véritable partenariat, » a pu expliquer Mayländer à la FOM, à propos de sa collaboration avec Aston Martin.

« Les voitures sont incroyables, et la marque a une histoire riche. »

« Aston Martin a fait un excellent travail, » poursuit-il.

« Surtout la première année, lorsqu’ils ont dû apprendre comment concevoir une voiture de sécurité répondant aux exigences de la FIA. La nouvelle Vantage est encore plus sportive. Tout a évolué : design, suspension, freins, moteur. C’est une voiture fantastique. »

Pilote officiel de la voiture de sécurité depuis 2000, Mayländer avait obtenu ce poste grâce à feu Charlie Whiting, alors directeur de course de la FIA.

« Charlie m’a demandé : “Bernd, veux-tu piloter la voiture de sécurité ?” J’ai répondu : “D’accord, je pense savoir conduire.” Mais j’ai dû apprendre le reste, car cela n’a rien à voir avec une course classique. Ici, on ne gagne jamais et on ne franchit jamais la ligne d’arrivée. Parfois, on n’a même pas le droit d’aller vite, et c’est là qu’il faut s’adapter. »

Contrairement aux apparences donc, alors que souvent, des pilotes se plaignent de la lenteur de la voiture de sécurité, Mayländer est souvent à 99 % des limites de sa voiture !

« Il faut savoir piloter à la limite, » ajoute-t-il.

« Mais ce n’est pas le plus important. Le plus crucial, c’est de fournir les bonnes informations à la direction de course pour qu’elle puisse prendre les bonnes décisions. »

Comme les autres, le pilote de la voiture de sécurité a donc lui aussi droit à des essais libres : pour lui, c’est le jeudi !

« Vous démarrez comme lors d’une première séance d’essais libres classique, » dit-il. « Vous réglez les pressions des pneus et cherchez l’équilibre parfait de la voiture. »

« Vous devez être à l’aise dans la voiture pour rester concentré sur ce qui se passe autour. Votre limite doit toujours être en dessous de 100 %, car vous n’avez rien à gagner, juste à bien faire votre travail tout en profitant. »

À ses débuts, Bernd disposait simplement d’une radio et de gyrophares. Aujourd’hui, la Vantage dispose de deux radios, deux écrans TV et un GPS intégré qui cartographie la position des voitures.

« Vous pouvez même voir la force des impacts, » précise-t-il. « Ce n’est pas essentiel pour la voiture de sécurité, mais ça l’est pour la voiture médicale, où se trouvent les médecins. Nous utilisons tout cet équipement en F1, F2 et F3. »

« La radio est encore l’élément le plus important, »

« Nous avons deux systèmes, un principal et un de secours. Et si vous voyez quelque chose sur les écrans ou sur la piste, vous pouvez compléter les informations. »

En cette deuxième moitié de saison, Mayländer est souvent resté sur la touche puisque la voiture de sécurité se fait de plus en plus rare en F1. C’est bien sûr une bonne nouvelle pour la sécurité. Mais il continue tout de même d’adorer son travail.

« Absolument ! »

« Quand je suis dans la voiture verte, je me sens un peu comme James Bond. »


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