La voiture médicale en F1 : les coulisses de ‘l’ambulance la plus rapide du monde’

C’est le bolide qu’on n’aime jamais voir sur la piste : la voiture médicale (à ne pas confondre avec la fameuse ‘Safety Car’ en F1) est présente chaque week-end en Grand Prix de F1, pour intervenir sur la piste en cas de nécessité et d’urgence.

Chaque semaine de Grand Prix, la voiture médicale est pilotée en alternance par Bruno Correia ou Karl Reindler. À leurs côtés, prend place systématiquement le Docteur Ian Roberts, accompagné d’un docteur local. En cas de besoin, la voiture médicale est donc déployée sur la piste au plus vite pour aller prodiguer les premiers soins aux pilotes.

Qu’y a-t-il à bord de la voiture médicale ? Le Docteur Roberts a répondu pour la FOM.

« Je transporte très peu de choses, mais ce qui s’y trouve couvre environ 98 % des besoins immédiats auxquels nous devons faire face. »

« À mes pieds, j’ai un petit sac avec l’équipement nécessaire pour l’étape suivante, et dans le coffre, nous avons un sac complet de réanimation, de l’équipement auxiliaire, du matériel de surveillance, des pansements pour brûlures, des gants électriques – au cas où la voiture serait dangereuse à cet égard. »

« Nous transportons des extincteurs au cas où nous devrions protéger et préserver une personne – car nous ne luttons pas contre les incendies sur la voiture, c’est uniquement pour la protection de la vie – et nous avons un cutter pour le halo. »

« En plus de tout cela, nous avons l’équipement du médecin local, qui comprend son sac de traumatologie et ses outils pour une intervention initiale. Ensuite, bien sûr, nous faisons appel à des voitures médicales supplémentaires, des ambulances et des véhicules d’extraction situés autour du circuit. »

Les pilotes de la voiture médicale jouent également un rôle crucial, bien qu’ils ne soient pas eux-mêmes médecins.

« Ils ne sont pas formés médicalement, mais ils font partie de la réponse médicale en nous soutenant une fois sur place. Ils acheminent les ressources médicales vers l’incident de manière efficace, ce qui nous permet, à moi et au médecin local, de nous concentrer sur le soin du pilote. »

Parmi les interventions les plus mémorables du Dr Roberts figure celle lors du Grand Prix de Bahreïn 2020, lorsque la Haas F1 de Romain Grosjean a pris feu.

« C’était incroyable, car en arrivant sur les lieux, c’était dévastateur, et bien sûr, nous pensions que la situation serait catastrophique. Mais c’était aussi une grande démonstration des avancées en matière de sécurité et, heureusement, tout s’est bien passé ce jour-là. »

« Mais les meilleures courses ou les meilleurs week-ends sont ceux où, après toute la préparation, nous ne faisons absolument rien – tout le monde passe un excellent moment, et nous rentrons chez nous sans avoir eu besoin d’intervenir. »

Bruno Correia, l’un des pilotes de la voiture médicale

L’un des pilotes actuels de la voiture médicale est Bruno Correia, un ancien pilote professionnel ayant notamment couru en Formule Renault espagnole dans les années 1990 et en Championnat du Monde de Voitures de Tourisme.

Auparavant, Bruno Correia pilotait la voiture médicale de la Formule E – avant de remplacer Alan van der Merwe à partir du Grand Prix de Turquie 2021, lorsque ce dernier a été testé positif au Covid.

« C’est toujours un rêve d’enfant, mais je n’étais pas entièrement concentré uniquement sur ça » raconte le Portugais.

« C’est un rêve d’atteindre ce niveau en tant que pilote professionnel, et si c’est en F1, c’est encore mieux. Mais j’ai toujours su que ce serait très difficile, donc trouver une autre façon d’être pilote professionnel était probablement plus réaliste à ce moment-là. Je n’aurais jamais pensé que je serais assis sur la grille au départ d’une course ! C’est un accomplissement. »

Correia conduit en alternance une Mercedes AMG avec l’Aston Martin DBX707, un SUV aux stéroïdes qui sert de voiture médicale. Il a sa préférence !

« C’est l’ambulance la plus rapide du monde ! C’est comme une voiture de rêve ! La DBX707 est une machine impressionnante. Nous parlons d’un SUV, le plus rapide du monde, qui passe de 0 à 100 km/h en 3,1 secondes. C’est une voiture très puissante. »

« Ce qui m’a vraiment impressionné, c’est son maniement. Vous ne vous attendez jamais à ce qu’un SUV, une grande voiture avec autant de puissance, se manie de cette façon. Elle est super confortable pour notre mission. Elle a l’espace nécessaire pour transporter les médecins et tout l’équipement médical – qui est considérable – et il reste toujours une place de rechange pour un pilote, au cas où nous aurions besoin de le récupérer sur le circuit. Je suis vraiment fier d’être impliqué dans cette mission. »